2e Sommet africain sur le climat (ACS2):
L’Afrique se positionne comme une puissance climatique

Photos des participants au 2e sommet africain du climat le 8 septembre 2025 à Addis Abeba 

Organisé par la Commission de l’Union africaine (CUA) et accueilli par la République fédérale démocratique d’Éthiopie, le sommet a réuni 8 septembre 2025 à Addis-Abeba, des chefs d’État et de gouvernement, des ministres et des partenaires internationaux sous le thème : « Accélérer les solutions climatiques mondiales : Financer le développement résilient et vert de l’Afrique ». Pour les dirigeants Africains, l’Afrique n’est pas une victime du changement climatique, mais la force motrice des solutions et de la prochaine économie climatique mondiale

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a prononcé un discours inaugural percutant, invitant le monde à changer sa perception de l’Afrique. « Trop souvent, le récit de l’Afrique lors des sommets climatiques commence par ce qui nous manque : financement, technologie, temps. Commençons plutôt par ce que nous avons », a-t-il déclaré.
« Nous ne sommes pas ici pour négocier notre survie »
Il a mis en avant les atouts uniques du continent, notamment sa population jeune, sa ceinture solaire à la croissance la plus rapide au monde et ses vastes « réservoirs de carbone » que sont ses forêts et ses zones humides.
Le Premier ministre a également souligné les initiatives concrètes de son pays, comme le projet « Green Legacy » (48 milliards d’arbres plantés en sept ans) et le Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), qui produira 5 000 MW d’énergie renouvelable. « Nous ne sommes pas ici pour négocier notre survie. Nous sommes ici pour concevoir la prochaine économie climatique mondiale », a-t-il affirmé, annonçant également la candidature de l’Éthiopie pour accueillir la COP32 en 2027.

Plaidoyer pour la justice et un financement équitable

Le Président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a réitéré la position de l’Afrique sur l’importance de la justice et de l’équité en matière de financement climatique. Il a martelé que « le financement climatique doit être juste, significatif et prévisible ». Il a appelé à remédier aux vulnérabilités des pays africains, exacerbées par l’endettement et les inégalités structurelles du système financier mondial, par le biais d’une « justice climatique et d’une coopération sincère ».
Le discours a mis en évidence le besoin de 1,3 trillion de dollars par an pour financer les plans d’adaptation de l’Afrique, un montant bien supérieur aux 300 milliards de dollars proposés. Pour corriger ce déséquilibre, il a demandé l’établissement d’un véritable fonds pour les pertes et dommages, ainsi qu’une gestion des crédits carbone par une « instance internationale indépendante avec des prérogatives supranationales ». Il a également souligné la nécessité de réformer le Fonds Vert pour qu’il finance des projets à valeur ajoutée régionale et continentale.

Une approche proactive et unie

S’appuyant sur les progrès réalisés depuis le premier sommet de Nairobi, le Président du Kenya, William Ruto, a salué les efforts de l’Éthiopie pour maintenir l’élan. « À Nairobi, nous avons introduit une nouvelle perspective audacieuse de l’Afrique en tant que continent d’opportunités et de solutions, et non plus comme une simple victime », a-t-il rappelé. Il a souligné que l’action climatique devait être perçue comme un moteur de croissance économique.
Le sommet a débuté par une cérémonie symbolique de plantation d’arbres à l’Addis-Ababa International Convention Center, où les chefs d’État et dignitaires ont planté des arbres pour illustrer leur engagement en faveur de la restauration des écosystèmes. Ce geste puissant est devenu un symbole de la résolution de l’Afrique à sauvegarder son environnement pour les générations futures.
Prince Aristide Ngueukam