CRISE POLITIQUE DANS LA RÉGION DE L’EST:

Hans de Bonaventure TSIEL appelle à la convocation des États généraux des fils et filles de l’Est

Hans de Bonaventure TSIEL, Jeune et digne fils de la région de l’Est

À la suite de la nomination de Joseph LE au poste de chef de la délégation permanente régionale du comité central du RDPC pour l’Est, l’ancien ministre de fonction publique et élite de la région de l’Est a clairement indiqué au nouveau patron politique de cette région qu’il ne bénéficiera pas de son accompagnement et au mieux qu’il se soustrait de la délégation permanente départementale du RDPC du Haut Nyong dont il était membre. Dans une tribune libre, Hans de Bonaventure TSIEL , digne fils de cette région, signale qu’à côté de cette guerre sourde des élites qui préfèrent se diviser et se poignarder politiquement, les populations en ont marre des rivalités stériles. D’où l’appel à la convocation des États généraux des fils et filles de l’Est. Lire sa tribune…

L’EST DÉCHIRÉ : QUAND LES FILS DE LA MÊME MAISON POLITIQUE S’ENTREDÉVORENT

« La politique, c’est la sorcellerie… la politique, ce sont les tacles, les crocs-en-jambe, les coups de poignard dans le dos. ».

Michel Ange ANGOUING, Membre de la délégation permanente départementale du comité central du RDPC pour le Haut Nyong, Ancien Ministre de la fonction publique, Actuellement Conseiller Technique au Ministère de la Justice, auteur de la lettre qui a mis le feu aux poudres

Ces mots, lourds et glaçants, ne sortent pas de la bouche d’un griot désabusé, ni d’un militant frustré. Ils sont signés d’un ancien ministre de la République, un fils du terroir, qui n’a jamais mâché ses mots quand il s’agit de dire ce qu’il pense.

Mais ce qui, autrefois, faisait sourire ou réfléchir dans les coulisses, fait aujourd’hui pleurer notre région. Car cette sortie, aussi fracassante que sincère, met à nu une réalité douloureuse : l’Est du Cameroun est en train de s’auto-détruire. Lentement. Silencieusement. Tragiquement.

Oui, le Haut-Nyong souffre. Et avec lui, tout l’Est. Pas uniquement par manque d’infrastructures, de projets ou de justice sociale. Non. Il souffre de ses propres enfants. De ceux qui, au lieu de s’unir pour faire front et porter les espoirs d’un peuple fatigué, préfèrent s’écharper, se diviser, se poignarder politiquement.

Joseph LE, ministre de la fonction publique, membre titulaire du comité central du RDPC, Chef de la délégation permanente régionale du comité central du RDPC pour l’Est( Aura t’il la force pour rassembler les filles et fils de la région de l’Est ?)

À quelques mois des élections présidentielles, deux figures phares de la région, issues du même bord politique – le RDPC – se livrent à une guerre sourde, mais perceptible. Deux frères, deux élites, que tout devait rapprocher, mais que l’ambition et la méfiance éloignent chaque jour un peu plus.

Et pendant qu’ils règlent leurs comptes, que se passe-t-il au village ? Que disent les populations ? Elles en ont marre. Marre des rivalités stériles, des discours enflammés sans lendemain, des clans qui naissent au sein même du parti qui pourtant prône la discipline et l’unité.
Elles veulent du concret. Elles veulent des routes, des écoles, de l’eau, du développement. Et surtout : elles veulent la paix entre leurs enfants.

Ce spectacle désolant qui se joue dans le Haut-Nyong n’est qu’un miroir d’autres tensions, ailleurs dans notre Est natal. Des élites qui s’épient, se sabotent, se battent pour une visibilité ou un fauteuil, pendant que nos jeunes sombrent dans le désespoir, pendant que l’opposition politique, jadis inexistante ici, commence à grignoter du terrain.

Faut-il que l’Est devienne un champ de ruines politiques pour qu’on se réveille ?

Un autre ministre, plus modéré dans le ton, déclarait récemment : « Tout pouvoir vient de Dieu… chacun doit attendre son tour. » Cette parole, empreinte de sagesse, aurait dû apaiser les cœurs. Mais encore faut-il qu’elle soit réellement entendue. Car derrière ces conflits se cache une course au pouvoir, une lutte d’influence qui étouffe toute chance d’unité.

À ce rythme, le RDPC risque de perdre ce bastion qu’est l’Est. Et cela, non pas à cause d’un adversaire politique redoutable, mais à cause de ses propres généraux qui se tirent dans les jambes.

Trop, c’est trop. Nous disons stop. Il est temps que les fils de l’Est se parlent, se regardent en frères, se tendent la main.
Il est temps que la politique redevienne un outil de transformation sociale, pas une arène de gladiateurs.

Le peuple ne demande pas des ministres qui brillent dans les joutes oratoires ou les escarmouches d’appareil. Il demande des bâtisseurs, des rassembleurs, des hommes et des femmes capables de transformer la parole en action.

L’heure n’est plus aux intrigues. L’heure est à la réconciliation.
Il faut convoquer, sans délai, les États Généraux des fils et filles de l’Est. Se retrouver. Se dire les vérités. Et rebâtir sur les ruines de la discorde une maison politique solide, ouverte, fraternelle.

Nous n’avons plus le luxe de nous diviser. L’histoire nous regarde. Le peuple nous observe. Et nos enfants, demain, nous jugeront.

Le pacificateur,Hans de Bonaventure TSIEL