SOMMET DE LA CEMAC:
Le défi de la gouvernance et de l’intégration

De Droite à Gauche : Le président de la commission de la Cemac, les chefs d’état du Gabon, du Congo, de la RCA, de la Guinée Équatoriale,du Tchad, et le représentant du Cameroun à Bangui le 10 mars 2025

La 16ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) s’est tenue le 10 septembre 2025 à Bangui, en RCA. Le président Faustin-Archange Touadéra, en tant que président en exercice de la communauté, a passé le relais à son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso. C’était en présence des chefs d’État Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Équatoriale ; du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno du Tchad ; de Brice-Clotaire Oligui Nguema du Gabon ; et du représentant du Chef d’État du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella.

Dans son discours d’ouverture, le président Touadéra a mis en lumière les progrès réalisés sous sa présidence. Il a notamment cité la redynamisation des politiques communes, le renforcement de la surveillance macroéconomique et la modernisation du système bancaire. Il a également insisté sur l’accélération de l’interconnexion des infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications. À ce titre, il a rappelé le succès de la table ronde de Paris, qui a permis de mobiliser 9,2 milliards d’euros pour les projets prioritaires de la communauté.

Fin de mandat pour Touadéra : la CEMAC change de cap sur un appel à l’intégration

Le sommet a été marqué par un discours du président Touadéra, qui a dressé un bilan de sa mandature et souligné les défis à venir.
Après un mandat de près de deux ans, le président Faustin-Archange Touadéra a cédé la présidence de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Lors du sommet de Bangui, le 10 septembre 2025, il a dressé un bilan de sa mandature, saluant les progrès réalisés et appelant à une gouvernance renforcée et à une véritable « citoyenneté communautaire » pour un avenir prospère.

Un Bilan axé sur l’intégration et la modernisation

Dans son discours, le président Touadéra a souligné les avancées de la sous-région, malgré un environnement économique mondial difficile. Sa présidence a vu une redynamisation des politiques communes et sectorielles, notamment dans la surveillance macroéconomique et la modernisation du système bancaire. Un effort particulier a été mis sur la stimulation du Marché commun, avec une progression notable de la libre circulation des biens et des personnes.
L’un des plus grands succès de son mandat a été la mobilisation de fonds pour les infrastructures. En novembre 2023, il a personnellement présidé une table ronde à Paris qui a permis de récolter 9,2 milliards d’euros, dépassant l’objectif initial. Cette somme est destinée à financer treize projets intégrateurs essentiels pour l’interconnexion des routes, de l’énergie et des télécommunications.

Les leçons de la gouvernance et le nouveau cap

Le président Touadéra n’a pas éludé les défis, notamment ceux de la gouvernance. Il a salué la réalisation d’un audit de la Commission de la CEMAC en octobre 2023, qui a révélé des dysfonctionnements préoccupants. Il a encouragé la poursuite des mesures d’assainissement, incluant l’adoption de nouveaux textes financiers et d’un statut du personnel moins permissif, pour une gestion plus saine et transparente. Il a également invité à tirer des enseignements de cette expérience pour la fusion en cours entre la CEMAC et la CEEAC.
Avant de passer le flambeau à son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, le président centrafricain a livré un message fort sur l’importance de la « citoyenneté communautaire ». Il a appelé les acteurs de l’organisation à renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté pour que l’intégration ne soit plus seulement une ambition, mais une réalité vécue. Ce discours a marqué la fin d’une mandature pragmatique et le début d’un nouveau chapitre pour la CEMAC.
Prince Aristide Ngueukam