Le détroit d'Ormuz, où transite un cinquième du pétrole mondial est devenu un terrain de tensions majeures. Le navire Stena Impero saisi par les Iraniens est maintenu dans le port de Bandar Abbas. (AY-COLLECTION/SIPA)

Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, ont confirmé samedi avoir arraisonné la veille un pétrolier naviguant entre les Émirats arabes unis et Singapour. L’incident s’est produit dans le stratégique détroit d’Ormuz, un corridor maritime essentiel au transport mondial de pétrole.

Selon le communiqué publié par les forces iraniennes, le navire — le Talara, battant pavillon des îles Marshall — a soudainement modifié sa trajectoire vendredi en soirée pour pénétrer dans les eaux iraniennes. Les unités d’intervention rapide de la marine des Gardiens ont alors suivi ses mouvements avant de l’intercepter à 23 h (heure de l’Est), en application d’une décision de justice iranienne ordonnant la saisie de sa cargaison.

Les autorités affirment que le pétrolier transportait 30 000 tonnes de produits pétrochimiques non autorisés. Le navire a été escorté samedi matin vers une zone de mouillage afin de procéder aux vérifications et traitements des infractions constatées.

Parti d’Ajman, aux Émirats arabes unis, le Talara se dirigeait initialement vers Singapour, a précisé la société de sécurité maritime Ambrey. Le bâtiment aurait été approché par trois embarcations rapides alors qu’il traversait le détroit d’Ormuz en direction du sud.

Point névralgique pour l’acheminement du pétrole et du gaz naturel liquéfié, le détroit d’Ormuz a été le théâtre de multiples tensions et incidents impliquant l’Iran au cours des dernières années. En 2023, les Gardiens de la révolution avaient déjà arraisonné un porte-conteneurs dont l’armateur était accusé d’entretenir des liens avec Israël, après une frappe meurtrière contre le consulat iranien en Syrie attribuée à l’État hébreu.