BAFOUSSAM:
Entre ancrage institutionnel et quête de représentativité

Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, occupe une place stratégique dans l’architecture administrative, culturelle et économique du Cameroun. Ville densément peuplée, carrefour commercial et pôle d’échanges majeur, elle exerce une influence notable sur le dynamisme régional et contribue de manière significative à la vie nationale.
Attachement aux institutions de la République
Sur le plan sociopolitique, les populations de Bafoussam ont généralement affiché un attachement marqué aux institutions de la République. Historiquement, la ville s’est inscrite dans une culture de stabilité, privilégiant les voies légales d’expression politique et accordant une place importante aux valeurs de paix, de cohésion et de continuité. Ce positionnement s’explique en partie par une tradition d’intégration républicaine, mais également par la forte présence d’élites administratives, éducatives et économiques qui nourrissent un rapport structuré à l’État.
Bafoussam 1er n’a jamais eu de ministre malgré son potentiel humain
Malgré cette dynamique, un constat persiste : aucun ressortissant de Bafoussam 1er n’a, à ce jour, occupé la fonction de ministre. Ce fait ne traduit pas nécessairement une marginalisation, mais il alimente des questionnements récurrents sur la représentativité géopolitique à l’intérieur même de la région de l’Ouest. Plusieurs observateurs soulignent que d’autres arrondissements ou départements occidentaux ont été, au fil des décennies, plus visibles sur la scène gouvernementale.
Or, Bafoussam présente un potentiel humain notable. La ville abrite une concentration élevée d’intellectuels, d’enseignants, de cadres supérieurs, de figures économiques et de leaders communautaires. Ce capital humain constitue un levier de développement local et une ressource stratégique pour la gouvernance nationale. L’écart entre ce potentiel et la faible présence dans les hautes sphères gouvernementales nourrit donc un débat légitime sur la valorisation des compétences locales.
Il convient cependant de relever que les nominations au sein de l’exécutif obéissent à une multitude de critères : équilibres régionaux, parcours individuels, dynamiques internes des partis, impératifs institutionnels ou encore considérations techniques. Dans ce cadre, l’absence de ministres originaires de Bafoussam ne peut être interprétée de manière univoque.
Acteur central du développement régional
Au-delà de la question des postes ministériels, l’analyse montre que Bafoussam demeure un acteur central du développement régional et un partenaire institutionnel stable. Sa contribution à la vie publique, son poids démographique et son capital humain la positionnent comme un espace clé pour l’avenir de la région de l’Ouest.
Par P.B Koagne
