Décès d’Anicet Ekane en détention:
Le Martyr de la cause politique!

Anicet Ekane, devant la photo du nationaliste Ernest Ouandie

Interpellé le 24 octobre 2025, par les éléments du Groupement de Gendarmerie du Wouri, dans le cadre de la crise post-électorale, puis déporté dans les cellules du secrétariat d’État à la défense (SED) à Yaoundé, l’opposant Anicet Ekane est décédé ce 1er Décembre 2025.
Poursuivi par le tribunal militaire de Yaoundé d’hostilité envers la patrie, de révolution, d’incitation à la révolte et d’appel à l’insurrection, la santé de cette figure historique et charismatique de l’opposition Camerounaise était déclinante depuis quelques temps d’où son transfèrement au Centre Médical de la gendarmerie nationale du SED.
Président du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), Anicet Ekane rend ainsi l’âme au front comme ses « pères » de l’Union des Populations du Cameroun(UPC).Tragique.

Anicet Ekane (Tshirt Blanc), Djeukam Tchameni et le Pr Abaa Oyono, en attente d’être auditionné le 31 octobre 2025 chez le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé

Une Santé Déclinante

Depuis son interpellation, le 24 octobre 2025 , par les éléments du groupement territorial de gendarmerie du wouri à Douala, puis déporté au secrétariat d’État à la défense(SED), la santé d’Anicet Ekane se dégradait progressivement, un fait que notre rédaction avait déjà relayé dans de précédentes éditions.
Selon son avocat, Me Simh, qui a annoncé le décès ce jour, le pire est survenu alors que l’opposant Ekane était interné au centre médical militaire de la gendarmerie nationale du SED. Il souffrait de graves problèmes de santé. Ses avocats avaient pourtant longuement réclamé la restitution de ses appareils médicaux essentiels – notamment des extracteurs d’oxygène – saisis dans son véhicule lors de son interpellation. Ces appareils lui ont été remis que le 27 novembre dernier avant son décès, alors qu’il était déjà sur son lit d’hôpital. Une prise en charge jugée trop tardive par ses proches et son parti.

L’Engagement jusqu’à la Mort

Anicet Ekane, militant acharné de la démocratie, avait pris une part active dans la période électorale récente. Après avoir initialement investi Maurice Kamto comme candidat du MANIDEM à la présidentielle d’octobre 2025, il avait dû revoir sa stratégie suite à l’invalidation de cette candidature par le Conseil Constitutionnel.
Il s’était alors engagé, aux côtés de Djeukam Tchameni au sein du Mouvement pour le Changement, à soutenir l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, classé deuxième au scrutin du 12 octobre 2025.
Contestant ouvertement ce classement, Anicet Ekane, avec Issa Tchiroma Bakary et d’autres leaders politiques, avait annoncé la mobilisation populaire pour contester la victoire proclamée du Président Paul Biya en faveur de leur candidat. C’est cet engagement à la contestation post-électorale qui lui a coûté sa liberté.

Anicet Ekane devant le siège du Manidem à Douala

Un Nouveau Martyr de l’Opposition

Sa mort en détention, après une détérioration de son état de santé en milieu carcéral, résonne comme un terrible précédent. Pour ses camarades politiques et les militants de son bord, Anicet Ekane rejoint désormais le Panthéon des figures du nationalisme camerounais, mortes pour leurs convictions.
« Comme les nationalistes de l’UPC, Ruben Um Nyobè ou Ernest Ouandié, Anicet Ekane est mort en Martyr. Il est la victime directe d’un acharnement politique qui n’a pas épargné sa santé, » a déclaré un responsable du MANIDEM sous le choc.
Son décès soulève de graves questions sur le traitement des prisonniers politiques au Cameroun et risque d’exacerber la crise post-électorale, appelant à une réaction rapide et transparente des autorités.
Rappelons que, selon ses avocats, le décès de Georges Anicet Ekane a été constaté par les médecins légistes vers 7h et sa dépouille a été transférée à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé lorsqu’il était 11h. Repose en paix Grand Combattant.