Budget de l’État 2025 Révisé :
Hausse du Plafond Malgré la Chute des Recettes Pétrolières

L’Assemblée Nationale du Cameroun a adopté le 18 novembre 2025 le projet de loi portant révision du Budget de l’État pour l’exercice 2025. Le Gouvernement camerounais a procédé à cette révision pour s’adapter à la baisse des recettes pétrolières et aux besoins croissants de financement du pays. Le budget global de l’État atteint désormais un nouveau plafond de 7 735,9 milliards de FCFA, soit une augmentation de 418,2 milliards de plus que l’enveloppe initialement prévue.
Une Révision dictée par le Contexte Économique
La révision du budget 2025 met en lumière les pressions exercées sur les ressources de l’État, notamment la chute des recettes pétrolières et la nécessité de financer des dépenses prioritaires.
Les recettes internes et dons enregistrent une baisse globale de 113,3 milliards de FCFA. Le poste le plus affecté est celui des recettes pétrolières, qui chutent à 641,5 milliards de FCFA, soit une baisse de 93,3 milliards de FCFA. Cette contraction s’explique par le recul du prix du baril, la baisse de la production nationale et la hausse du dollar. Les recettes douanières et fiscales accusent également un léger recul.

Augmentation des Dépenses
Malgré la pression sur les recettes, les dépenses globales augmentent de 82,8 milliards de FCFA, atteignant 5 646,14 milliards de FCFA. Cette hausse se concentre sur des postes clés pour l’activité économique : «Augmentation de 50 milliards pour les biens et services; Augmentation de 54 milliards pour les investissements de l’État (ciblant notamment la SODECOTON et les voiries urbaines); Augmentation de 11 milliards pour les subventions et transferts; Des compressions sont observées sur les dépenses de personnel (–20 milliards) et sur les investissements extérieurs (–65 milliards).
Déficit Budgétaire et Stratégie de Financement
La révision se traduit par une augmentation des besoins de financement, nécessitant le recours à un ensemble diversifié de sources.
Le déficit budgétaire s’établit désormais à 303,9 milliards de FCFA. Les besoins globaux de financement atteignent 2 326,5 milliards de FCFA, une somme destinée notamment au remboursement de la dette et à l’apurement des arriérés.
Pour couvrir ces besoins massifs, le Gouvernement a détaillé une stratégie de financement reposant sur plusieurs leviers : «Prêts projets: 775 milliards de FCFA ; Appuis budgétaires: 214 milliards de FCFA ; Financements exceptionnels: 217,4 milliards de FCFA ; Titres publics:350 milliards de FCFA ; Financement bancaire: 440,1milliards de FCFA ; Nouvel emprunt extérieur: 330 milliards de FCFA.»
Le Gouvernement réaffirme, par cette révision, son engagement à garantir la stabilité financière, à soutenir les priorités nationales et à assurer une gestion responsable des ressources publiques face aux fluctuations des marchés mondiaux.
