CAMEROUN/CRISE POST ÉLECTORALE :
Malgré les morts, Issa Tchiroma appelle le peuple à la résistance !

Issa Tchiroma Bakary, lors de sa déclaration du 28 octobre 2025 depuis sa résidence de Garoua

Dans un discours prononcé ce mardi 28 octobre 2025, le candidat à la présidentielle du 12 octobre 2025, déclaré 2e par le conseil constitutionnel avec un score de 35,19 %, rend hommage aux personnes qui ont perdu la vie pendant les manifestations dite « pacifiques », mais invite les camerounais à continuer à résister jusqu’à la victoire finale.

Lire la déclaration du président national du FSNC, Issa Tchiroma Bakary…

« Mes chers compatriotes, Mes chers concitoyens, Camerounais, Frères et sœurs de la diaspora,

Aujourd’hui, un chapitre sombre de l’histoire de notre pays se termine.

Le Conseil constitutionnel vient d’annoncer des résultats tronqués, attribuant une victoire fictive au président sortant Paul Biya. Ce faisant, cette institution s’est détournée de sa mission de gardienne de la vérité et de la démocratie pour devenir un organe partisan, un ennemi de la souveraineté du peuple. Pourtant, la vérité du scrutin est claire. Les procès-verbaux officiels de nos bureaux de vote, compilés et sécurisés par nos représentants à travers le pays, démontrent sans équivoque que nous avons gagné cette élection à une large majorité. Cette victoire n’est pas la mienne seule ; elle appartient au peuple camerounais.

À ce moment, je tiens à rendre un hommage solennel à nos frères et sœurs qui ont succombé aux balles d’un régime devenu criminel, alors qu’ils exerçaient pacifiquement un droit universel. Leur sacrifice ne sera jamais vain. Leur sang nous rappelle que la liberté, la justice et la dignité valent plus que la peur et la répression.

Peuple du Cameroun, vous êtes sortis nombreux malgré l’intimidation et les menaces. Je vous remercie.

Cette fois, ils ne nous arrêteront pas. Nous avons déjà gagné. Aucune proclamation falsifiée ne peut effacer la légitimité que nous a donnée l’urne.

Nous exigeons la fin immédiate des actes barbares : les tueries, les arrestations arbitraires et l’intimidation. Mettre un pays à feu et à sang simplement pour s’accrocher au pouvoir n’est pas seulement un échec moral : c’est un crime contre le peuple et contre l’humanité.

Je déclare solennellement que le peuple ne reculera pas. Nous ne céderons pas à la peur ni à la manipulation. Nous restons unis, mobilisés et continuerons à résister jusqu’à la victoire finale. Comme chez nos voisins en 2010, la légitimité triomphera de la légalité instrumentalisée.

Les Camerounais doivent comprendre et rester convaincus que personne ne fera ce changement pour eux, car encore une fois : « il n’y a pas de dignité pour ceux qui attendent tout des autres ». Les pères fondateurs l’ont fait ; prouvons-nous dignes de l’héritage qu’ils nous ont laissé en relevant ce défi, quelle qu’en soit la complexité et les difficultés.

La communauté internationale doit maintenant prendre ses responsabilités. Chacun devra répondre, devant l’histoire et devant les juridictions internationales, du côté qu’il aura choisi : le côté du peuple, ou le côté de l’oppression.

Mes chers compatriotes, Le moment est venu.
Tenons-nous debout, déterminés, mais pacifiques. Car notre force réside dans notre unité. Et personne ne peut nous enlever notre victoire.

Vive le Cameroun libre, Vive le peuple souverain, Et que Dieu bénisse notre Nation. »