Dans la nuit du 23 au 24 avril 2024, le quartier Bonamoussadi à Douala, a été le théâtre d’une scène de violence perpétrée par des populations sur un couple de femmes surpris en train de s’embrasser sur les lèvres. Nina Touko et Nadège Diane Fojam Kemajou ont eu la vie sauve grâce à l’intervention d’une patrouille de police qui les a extirpé des mains des personnes en furie. Les deux amoureuses sont actuellement internées au Centre Médical d’arrondissement(CMA) de Soboum.
Le Quartier Bonamoussadi a connu une nuit agitée dans la nuit du 23 au 24 avril 2024 à cause d’un fait divers aussi particulier. « Nous avons surpris deux dames entrain de s’embrasser sur les lèvres de la bouche accompagné des caresses, aux environs de 23h30, sur les bancs publics du jardin municipal ici à Bonamoussadi.C’est un jeune garçon qui vit juste à proximité de ce lieu qui a attiré l’attention des autres personnes sur l’attitude de ses deux sorcières », raconte, tout excité, Robert. N, un des témoins de la scène.
Un couple de lesbienne bastonné et menacé d’être brulé vif !
Choqués par ce qu’ils venaient de constater, les habitants de ce quartier de l’arrondissement de Douala 5ème et de nombreux curieux vont se déchainer sur les deux femmes. A-t-on apprit. Les deux amoureuses vont être molestées et battues sauvagement sous les applaudissements de nombreux passants qui n’ont pas hésité à demander que le couple soit brulé vif. Elles auront la vie sauve grâce à l’intervention d’une patrouille de la police qui va dispersée les populations en furie afin de conduire les deux lesbiennes dans les services de la police judiciaire de Douala-Bonanjo.
Pour Claudine. T, Vendeuse des poissons braisés, située non loin du jardin municipal, « Les habitants de ce quartier ont eu raison de bien bastonner ses femmes –sorcières qui déshonorent notre société et détruisent nos progénitures avec l’homosexualité. Elles devraient être brulées pour servir d’exemples afin que d’autres n’osent même pas s’aventurier.la police doit d’ailleurs leur jeter en prison pour que ses démons ne contaminent pas nos enfants ».
Au niveau de la police Judiciaire, où les deux dames ont été gardées à vue en attendant d’être présentées devant le procureur devant le tribunal de première instance de Douala-Ndokoti, Forum Libre a appris qu’après avoir passé une nuit dans les cellules de la police judiciaire, ses deux victimes de la justice populaire ont été transportées dans un hôpital pour suivre des soins médicaux.
Internés à l’hôpital en toute discrétion
Rendus le 28 avril 2024 au Centre Médical d’arrondissement(CMA) de Soboum, où les deux dames-Nina Touko et Nadège Diane Fojam Kemajou- sont internées, le personnel médical rassure sur la prise en charge de ses lesbiennes présentées comme des enseignantes dans les établissements de l’enseignement secondaire dans la ville de Douala. D’autres parts, les responsables de cette formation hospitalière préfèrent rester discrets pour éviter des représailles.
Au parfum de cette affaire, l’association de défense des homosexuels du Cameroun(Adefho) que dirige la célèbre avocate des Lgbt, Me Alice Nkom, craint que Nina Touko et Nadège Diane Fojam Kemajou, puisse subir les foudres de la justice camerounaise après celle de la vindicte populaire.
Rappelons que de nombreux homosexuels dénoncés ou pris en flagrant délit ont déjà été condamnés et détenus dans les prisons du Cameroun, car le code pénal camerounais en son article 347-1 indique que « Est punie d’un emprisonnement de six(06) mois à cinq(05) ans et d’une amende de vingt mille(20 000) à deux cent mille( 200 000) francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».Donc acte.
Prince Aristide Ngueukam