Présidentielle 2025 au Cameroun :

Le Député Jean Michel Nintcheu demande une enquête parlementaire sur la sincérité du scrutin et la répression des manifestants.

Hon Jean Michel Nintcheu

Face à une crise post-électorale « ensanglantée et encore explosive » suite à la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, scrutin marqué par d’intenses controverses et des allégations de fraudes massives, l’Honorable Jean Michel Nintcheu, Député à l’assemblée nationale et président national du FCC , a officiellement saisi, le 15 novembre 2025, le Très Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Cavaye Yeguie Djibril, d’une demande retentissante : la création urgente d’une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP).

Cette proposition de résolution, dont les termes sont sans équivoque, vise un double objectif : établir la vérité sur la sincérité du scrutin et faire la lumière sur la « répression sanglante » des manifestations qui ont suivi.

Vrai bilan des violences en question

Dans sa lettre explosive, le Député Nintcheu dresse un tableau sombre de la situation nationale, pointant du doigt les institutions électorales, le Ministre de l’Administration Territoriale et les « faucons du pouvoir » comme ayant volontairement provoqué cette crise.
« Des dizaines de compatriotes ont été tués par balles, tirées par des policiers, des gendarmes et peut-être même des militaires, » écrit l’Honorable Nintcheu.
L’élu de la nation souligne la polémique sur le bilan humain, le Gouvernement tentant de le « minorer » face aux chiffres avancés par les avocats, la société civile, et les organisations internationales, y compris l’ONU. La CEP demandée aurait pour mission d’établir le nombre précis de morts tués par balles et les circonstances exactes des tirs à balles réelles. Elle devra également enquêter sur les allégations d’arrestations arbitraires, le recours à la torture par les forces de sécurité, l’existence de milices et de centres de détention clandestins.

« Sincérité » des résultats et danger pour la nation

L’enquête parlementaire doit également, selon le député, « établir la vérité sur la sincérité des résultats officiels » proclamés par le Conseil Constitutionnel.
Le Député Nintcheu insiste sur la gravité de la situation, affirmant que la « Nation Camerounaise est menacée dans son existence même » si la vérité et la justice ne sont pas rétablies. Il dénonce l’arrogance et la désinvolture de certains responsables étatiques face à une crise qui a causé un préjudice « énorme » aux familles et à l’économie.

Rappel historique cinglante 

L’Honorable Nintcheu conclut sa proposition par un rappel historique cinglant sur la crise anglophone. « Souvenons-nous que c’est à cause du refus obstiné du parlement de mettre en place une commission d’enquête parlementaire sur la crise anglophone que celle-ci a finalement été transformée en une guerre civile meurtrière et destructrice, » alerte-t-il.
Il interpelle directement ses collègues, les mettant en garde contre le risque de « trahison du peuple » et d' »hostilité contre la Patrie » s’ils refusent cette enquête, par « loyauté au chef de l’exécutif » ou pour protéger leurs « avantages financiers et matériels ».
La balle est désormais dans le camp du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, dont la décision déterminera si le Parlement jouera un rôle d’apaisement ou de validation dans cette période de haute tension.