Langues maternelles : Un collectif d’universitaires examine une catégorie d’expressions orales et écrites répandue autour du bassin du lac Tchad
Sous la direction de Brahim Adam, le groupe d’intellectuels vient de publier le volume 1 du livre « Description de quelques langues tchadiques: Morphologie et syntaxe ». Un guide scientifique pour la littérature et les cultures africaines.
D’entrée de jeu, les auteurs ont travaillé sur la définition des notions tout en présentant les sources historiques relatives à leur objet d’étude. En l’occurrence, les langues tchadiques qui sont selon eux « des branches de la famille des langues dites chamito- sémitiques ou afro- asiatiques…qui fait consensus depuis les années 60» et sur lesquelles se sont penchés de grands noms de la linguistique. « Greenberg 1952, Hoffman 1971, Newman, 1977». Pour apporter plus de précisions sur les régions où ces langues servent d’outils de communication, le collectif rapporte qu’elles « s’étendent sur plusieurs pays africains : au Nord du Nigéria, au Sud Niger, au Nord du Cameroun et au Sud du Tchad ». Ces expressions englobent « le haoussa, l’ankwé, le musgum, le mafa, le massa etc.», soulignent- ils.
Le livre dans son aspect concret
Mieux qu’une analyse sommaire de ces langues, le groupe d’intellectuels insiste sur le volet scientifique du language en utilisant les tableaux pour expliquer la signification des mots dans leur sens complet. Par exemple, un décryptage de la langue massa permet de savoir que Jufma veut dire époux, Sina renvoie à homme et Mulna est traduit par roi. À l’opposé de ces noms masculins le genre féminin est mis en exergue comme suit :
Cida veut dire épouse, Mbusunda signifie sœur etc. Il ressort de cette comparaison que « la majorité des noms communs de personnes en massa-wina qui se terminent au masculin par -na, se terminent par -da lorsqu’ils sont au féminin ». Nombreuses illustrations pareilles sont analysées dans l’ouvrage dans le but de faire comprendre les idées des auteurs.
L’intérêt du livre
La valeur de cette publication dépasse le cadre de l’université. L’on peut citer l’apprentissage de ces langues étant donné que sont détaillés entre les lignes les éléments du langage ( noms, alphabets, verbes etc.). La promotion et la vulgarisation de ces langues en vue de leur pérennisation est à noter, tout comme la protection du patrimoine immatériel des peuples de la région. L’ouvrage de 137 pages publiés aux éditions de Midi pourraient intéresser les universités, les grandes écoles et les institutions.
William Omer Tchuisseu